Focus sur la permaculture : définition et grands principes
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La permaculture représente une alternative viable et durable pour cultiver son jardin de manière écologique, tout en optimisant le rendement des cultures sur les petites parcelles de terrain. Zoom sur la permaculture, ses avantages, ses principes structurants et ses particularités.
Qu’est-ce que la permaculture ?
Apparu pour la première fois dans les années 1970, ce système de culture s’inspire des écosystèmes naturels pour la création de cultures durables et auto-suffisantes. La permaculture englobe plusieurs pratiques de jardinages innovantes pour optimiser le rendement des cultures, tout en respectant l’environnement.
Ayant gagné en popularité au fil des décennies, la permaculture s’intègre progressivement dans les pratiques de jardinage de milliers de personnes et organisations à travers le globe. En France, par exemple, entre 100 000 et 500 000 personnes auraient suivi une formation initiale en permaculture (Permaculture Design Course ou PDC) (Source : Radiofrance.fr).
Cette approche écologique et éthique se démocratise de plus en plus, car elle permet notamment d’améliorer la résilience des terres cultivées face aux défis environnementaux actuels. La permaculture est, en effet, particulièrement adaptée pour conserver des bons rendements en période de sécheresse et malgré les aléas météorologiques liés au changement climatique.
Les grands principes de la permaculture
La permaculture peut être résumée à travers ses trois principes fondateurs :
- Veiller sur la Terre ;
- Veiller sur les humains ;
- Partager équitablement les ressources naturelles.
Ce mode de culture repose sur des pratiques qui favorisent un entretien écologique, qui ne nuisent ni aux sols ni à la biodiversité, et qui offrent de bons rendements, même sur une parcelle réduite.
Parmi les spécificités de la permaculture, on retrouve l’usage de techniques comme le paillage pour conserver l’humidité du sol, la rotation des cultures pour éviter l’épuisement des nutriments, et l’association de plantes pour renforcer les défenses naturelles du jardin… Autant d’approches qui favorisent la production, tout en préservant la biodiversité du terrain.
Voici les grands principes qui distinguent la permaculture des modes de cultures classiques :
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Une agriculture biologique et un entretien écologique
La permaculture implique de bannir les produits phytosanitaires pour leur préférer une agriculture entièrement biologique. Les engrais chimiques sont aussi proscrits et remplacés par des alternatives naturelles pour fertiliser la terre (engrais naturel, compost, purin d’orties…).
Une fois les semences plantées et germées, une fine couche de paillis est ajoutée par-dessus pour les protéger, maintenir l’humidité du sol et limiter l’arrosage. En paillant la terre, il est en effet possible de réduire jusqu’à 40 % le taux d’arrosage des plantations.
D’autre part, la permaculture se distingue par son approche durable, qui ne requiert que peu d’entretien : le désherbage est manuel et raisonné, et des techniques alternatives sont utilisées pour lutter contre les ravageurs du jardin (des insectes auxiliaires, des produits répulsifs naturels, l’intégration de poules et de canards dans les cultures…). Ce mode d’entretien écologique favorise la biodiversité, réduit les besoins en fertilisants et en eau, tout en créant des cultures résilientes.
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La rotation des cultures
La rotation des cultures est l’une des pratiques emblématiques de la permaculture. Elle consiste à alterner les variétés de plants d’année en année, en les diversifiant sur le terrain cultivé. Par exemple, après une culture de légumineuses qui enrichissent le sol en azote, il est recommandé de planter des légumes-feuilles, qui bénéficient d’un tel apport. Ce type de technique aide à lutter contre l’appauvrissement des sols et limite l’apparition de maladies au jardin.
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Les associations de cultures
L’association de cultures consiste à planter côte à côte des variétés ou espèces de végétaux qui se complètent et prospèrent ensemble sur une même surface. Les plantes sont soigneusement sélectionnées en fonction de leurs actions bénéfiques au jardin et de leurs besoins.
Voici quelques exemples de cultures associées en permaculture :
- Ail : betterave, fraisier, laitue, carotte, tomate,
- Artichaut : fève,
- Asperge : haricot, persil, tomate,
- Aubergine : haricot vert,
- Carotte : poireau, oignon, laitue, pois, radis, tomate, haricot nain, ciboulette, coriandre, scorsonère, romarin,
- Fraisier : poireau,
- Poireau : artichaut,
- Pomme de terre : épinard,
- Radis : carotte.
- Pois : asperge.
Ces associations permettent de créer des jardins autosuffisants, où les plantes se protègent mutuellement des ravageurs, améliorent la fertilité du sol et optimisent la gestion de l’espace.
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Le maintien d’un écosystème équilibré
L’un des principes fondamentaux de la permaculture est la préservation de l’environnement et la promotion d’un écosystème qui favorise la biodiversité. Pour ce faire, il est conseillé de créer des abris pour la faune, de planter des fleurs mellifères, et de maintenir une importante diversité de végétation (haies, arbres, herbes hautes, plantes grimpantes, etc.). Ces éléments attirent les insectes pollinisateurs et la petite faune sur le site, créant ainsi un environnement propice à la pollinisation et à la régulation naturelle des nuisibles au sein d’un jardin vivant équilibré.
Pourquoi choisir la permaculture ?
La gestion en permaculture des terres cultivées offre de nombreux avantages, tant écologiques qu’économiques et sociaux :
- Un engagement écologique : la permaculture est bénéfique pour la santé de la terre, des écosystèmes et des personnes, grâce à des pratiques agricoles biologiques, en harmonie avec les principes du développement durable.
- Un engagement éthique : la permaculture repose sur des principes de respect et de partage, favorisant une approche communautaire et à taille humaine de l’agriculture.
- Des avantages économiques : nécessitant peu d’arrosage et moins d’entretien que les méthodes agricoles traditionnelles, il s’agit d’un mode de culture économique sur le long terme.
- Améliore la cohésion sociale : la permaculture favorise la création de liens sociaux et renforce la cohésion de groupe. Il s’agit donc d’une option intéressante pour la création de potagers d’entreprise et de jardins potagers communautaires.
- Optimise le rendement au m2 : la permaculture permet d’optimiser l’espace disponible et de maximiser la production, même sur les petites parcelles de terrain. C’est donc une technique adaptée aux potagers urbains et aux petits jardins potagers.
Permaculture : quel est l’obstacle à sa mise en pratique ?
Le seul bémol lié à ce mode de culture écologique est sa relative complexité. Il n’existe en effet pas de modèle unique de permaculture, et la conception de chaque potager et espace agricole doit être ajustée aux particularités du site. Ce mode de culture nécessite donc une
compréhension approfondie de l’écosystème local et une solide expérience dans la gestion écologique des espaces. C’est pourquoi le manque de connaissances et de formation, tant des jardiniers amateurs que des maraîchers, peut représenter un frein à la mise en place d’une gestion en permaculture des espaces cultivés.
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